Les VIDAL de LAPIZE de La Pannonie (Lot)

 

Par Jean CALMON (+) ; transcription, rédaction : Bernard VANCAMPEN [ARHFA 286]

 

Note du rédacteur.

Les VIDAL de Lapize sont à l’origine des marchands, puis bourgeois et dont certaines branches ont été anoblies. Les différentes branches donnèrent des hommes d’armes, des magistrats et plusieurs prêtres.

On peut distinguer quatre branches :

Les VIDAL de Lapize, de Lunegarde, dits de la Cayrouze (nom d’un terroir sur cette paroisse) où le château existe toujours.

Les VIDAL de Lapize de La Pannonie, lieu actuellement sur la commune de Couzou. Le château existe toujours.

Les VIDAL de Lapize de Montfaucon, dits de la Jonquière, établis au domaine de Vernel. Pas de trace du domaine.

Les VIDAL de Lapize de La Rue, près Rocamadour, où le château existe toujours.

Les VIDAL de Lapize de Lunegarde, avaient obtenu l’afferme du lieu par le duc d’UZES, depuis 1659. Le château actuel fut construit par les VIDAL de Lapize, anoblis en 1731.

Les VIDAL de Lapize de la Pannonie sont issus des VIDAL de Lapize de Lunegarde.

Les VIDAL de Lapize de Montfaucon sont présents sur cette paroisse depuis la fin du 17ème siècle. Les liens familiaux avec les VIDAL de Lapize de Lunegarde et ceux de La Pannonie sont difficiles à démontrer avec certitude.

Les VIDAL de Lapize sont seigneurs de La Rue au XVIIIème siècle, mais sans savoir dans quelles conditions ils le devinrent.

 

Le texte ci-dessous est rédigé à partir d’un manuscrit coté 1 CM. 499 QY à la bibliothèque de la Société des Etudes du Lot. Ce manuscrit n’est pas signé, mais il est probable que l’auteur en soit Jean CALMON, ancien secrétaire général de SEL et ancien bibliothécaire de Cahors. Jean CALMON a également publié un article « La Pannonie et ses seigneurs » dans le bulletin de la Société des Etudes du Lot, 3ème fascicule 1957, qui a servi à la partie historique du lieu de La Pannonie. Jean CALMON est l’auteur d’une « Bibliographie du Lot », publiée dans des bulletins de la Société des Etudes.

 

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Pierre VIDAL de LAPIZE, conseiller du roi, receveur des décimes au diocèse de Cahors. Il épousa le 29 juillet 1635 Agnès de BOUZON [1] par contrat du dit jour, alors que la cérémonie n’eut lieu que le 12 août. Agnès qui était sortie des paroisses de Carlucet et Lunegarde fit son testament à Lunegarde le 27 juillet 1683 ; elle y ajouta un codicille le 27 novembre 1689. Elle lègue à Jean VIDAL de Lapize son petit fils sa fortune et elle lui donne la qualification de seigneur de la Jonquière [2].

Elle fait également mention d’un seigneur du Bousquet. De plus elle lègue divers objets particuliers à Hugues et Agnès de PHERIOUX, ses petits enfants fils de Joseph de PHERIOUX et de Jeanne de VIDAL de LAPIZE, sa fille.

Elle fut ensevelie dans l’église de Lunegarde.

 

Le 20 août 1666, noble Pierre VIDAL de LAPIZE traite au nom et au profit de son fils Hugues VIDAL de LAPIZE, docteur en droit, au sujet de la lieutenance au siège de Gourdon.

Il acheta la terre et la seigneurie de La Pannonie le 21 mars 1685, dans le château de Verniolles, paroisse de Rignac en Quercy. Subrogation portant vente de La Pannonie faite par Pierre MOYZEN, seigneur de Verniolles, comme décrétiste des biens ayant appartenu à feu Jean Magdelon de LAGRANGE et François Louis de LAGRANGE, seigneurs de Ravaignes en faveur de messire VIDAL de LAPIZE de Lunegarde, habitant audit lieu, ancien receveur des décimes au diocèse de Cahors, avec la moitié appartenant au roi, moyennant la somme de trente mille trois cent quinze livres, dix sols et cinq deniers.

 

1ère génération.

Du mariage de Pierre VIDAL de Lapize et Agnès de BOUZON naquirent :

1°- Hugues VIDAL de Lapize, qui suit

2° - Antoine VIDAL de Lapize, seigneur de la Chapelle

3° - Jeanne VIDAL de Lapize qui épousa Joseph de PHERIOUX, d’où vinrent :

-         Agnès

-         Hugues

4° - Anne VIDAL de Lapize, qui épousa le seigneur de MEJA de Saint Céré [3], d’où vinrent :

            - Marthe de MEJA, qui testa au château de Goujounac en 1724 en faveur de son neveu Jean VIDAL de Lapize, époux de Marie Antoinette de PUYMISSON.

5° - Agnés VIDAL de Lapize qui épousa en 1701 Jean IV de GOZON d’Ays, dont :

            - Pierre de GOZON époux en 1778 de Madeleine de MONTAGUT, dont Dieudonné de GOZON époux de Dlle de MONTMIRAIL dont Dieudonné Alfred de GOZON.

Hugues VIDAL de Lapize, seigneur de La Pannonie, le Plessis et la Rossignole, docteur en droit, naquit en 1641.

Il épousa en février 1670 Dlle Catherine de LONGUEVAL de Saint Céré. La cérémonie eut lieu dans ladite ville. Il était conseiller du roi, lieutenant général à la sénéchaussée de Gourdon : « fils de Pierre VIDAL de Lapize, conseiller du roi et de Dlle Agnès de BOUZON, de Lunegarde et Delle Catherine de LONGUEVAL fille à feu Mathurin de LONGUEVAL, avocat à la Cour de Toulouse et Dlle Catherine de VERNHOL » [4].

 

Une ordonnance pour défendre de se masquer pendant le Carnaval, rendue en 1681 par M.M. les officiers du sénéchal de Gourdon réunis en consistoire royal : « au sujet des affiches excitant le public à continuer les dites débauches », 12 février 1681, est signé M. Hugues VIDAL de Lapize, conseiller du roi, Lieutenant Général au siège de Gourdon.

 

Une lettre de sieur VIDAL de Lapize, son père, du 30 octobre 1688 est relative à une contestation avec les habitants de Gramat au sujet de l’abbaye d’Obazine, contestations remontant à 1275.

 

Il fit enregistrer ses armes dans l’Armorial Général de France, dressé d’après l’ordonnance de 1696 :

Blason des VIDAL de Lapize. Dessin Jacques POULET [ARHFA 258].

 

2ème génération.

Du mariage de Hugues VIDAL de Lapize et Dlle Catherine de LONGUEVAL naquirent :

1° - Jean VIDAL de Lapize, seigneur de La Pannonie, qui suit.

2° - Antoine VIDAL de Lapize de Saint Cirq, né vers 1684 et décédé à Saint Projet le 29 novembre 1764, âgé de 80 ans (registres paroissiaux).

3°- Pierre VIDAL de Lapize, seigneur de la Salvate [5]. Il fit construire avec son frère Antoine la partie du château qui borde le « Padouan » (par devant) et qui est exposée au couchant.

 

Jean VIDAL de Lapize, sgr de La Pannonie, Laval, Saint Projet et autres lieux, lieutenant général au sénéchal de Gourdon, Garde des sceaux au Parlement de Toulouse, est né en 1682. Il était filleul de Jean VIDAL de Lapize, prêtre et recteur de Lunegarde. Dans sa jeunesse il fut avocat au siège de Cahors.

Il épousa le 6 mai 1713 Marie Antoinette de PUYMISSON fille de Charles Louis de PUYMISSON, conseiller au Parlement de Toulouse et de Dame Marie de DAY, laquelle était fille de noble Mathurin de DAY, conseiller du roi. Par contrat de mariage du 13 mai 1718, le seigneur de La Pannonie réunit sur sa tête par préciput et avantage l’état et l’office de conseiller du roi, de lieutenant général de ladite sénéchaussée de Gourdon et la jouissance par provision du domaine de Lunegarde, Hugounoux près Montfaucon et de la seigneurie du Plessis.

Il se distingua dans la magistrature.

 

En 1720, mention de Jean VIDAL de Lapize, lieutenant général à la sénéchaussée de Gourdon.

 

Le 7 juillet 1723, un état de frais faits pour l’enregistrement des lettres patentes accordées par le roi à la ville de Gourdon, est promulgué par ordre de M. de La Pannonie.

En 1735, le 17 mars, acte entre messire Jean VIDAL de Lapize et Jean de GOZON et Catherine de MONTMIRAIL

Dans l’annuaire de 1737 sous la rubrique « Chancellerie du Palais », figure Jean VIDAL de Lapize, seigneur de La Pannonie, garde des sceaux, habitant la Dalbade ?

 

Le 24 avril 1739, assignation de Dlle Catherine de MONTMIRAIL, veuve de noble de LONGUEVAL contre Jean VIDAL de Lapize, seigneur de La Pannonie et consorts.

 

Enfin le 15 mars 1752, jugement pour la délivrance de legs par Jean VIDAL de Lapize, sgr de La Pannonie, Laval, Saint Projet et autres places, notre conseiller garde de nos sceaux à la chancellerie de Toulouse (Parchemin).

 

3ème génération.

Du mariage de Jean VIDAL de Lapize et Antoinette de PUYMISSON ou PUIMISSON, naquirent :

1° - Antoine VIDAL de Lapize, seigneur de La Pannonie qui suit.

2° - Marie Madeleine VIDAL de Lapize, qui épousa Messire Jean Baptiste de JAVEL, sgr de Giversac, de Sarlat, Dordogne, le 24 novembre 1739. Marie Madeleine VIDAL de Lapize décède le 27 juin 1777, âgée de 58 ans et fut inhumée dans l’église de Lunegarde.

3° - Marie VIDAL de Lapize, qui épousa le 16 janvier 1754 [6] Hugues VIDAL de Lapize, fils de feu  noble Jacques VIDAL de Lapize et de dame Antoinette DU BREIL, de Lunegarde. (Consanguinité au 4ème degré).

4° - Marthe Marie Jeanne VIDAL de Lapize, qui épousa le 13 janvier 1753 [7] le comte Jean Joseph de CAORS de la Sarladie, chevalier de St Louis et de St Lazare fils de feu Jean Bertrand et de dame Marguerite de TREMEILLES, habitant au château de la Sarladie, paroisse de Montvalent. De ce mariage vinrent :

-         Marie Thérèse qui épouse le sieur DOLMET, de Blanat

-         Marthe qui épousa en 1785 Louis Antoine VIDAL de Lapize, de Lunegarde. Ce dernier avait pour frères : Antoine VIDAL de Lapize de Lunegarde, Ambroise VIDAL de Lapize, de la Cayrouse, mousquetaire, chevalier de St Louis, et pour sœurs Marie VIDAL de Lapize de Lunegarde et Anne VIDAL de Lapize, de la Cayrouse.

5° - Agnès VIDAL de Lapize, Dlle de La Pannonie ne se maria pas. On la nomma communément Melle de Saint Cyr. Elle mourut à Lunegarde et fut enterrée dans l’église du lieu. C’est probablement pour ce motif qu’elle laissa sa fortune à sa sœur Marie épouse de Hugues Antoine VIDAL de Lapize, de la Cayrouse, suivant une pièce établissant un arrangement entre « Louis Antoine et Marie VIDAL de Lapize de La Pannonie et Delle VIDAL de Lapize de la Cayrouse, de Lunegarde, héritière de feue Agnès VIDAL de Lapize de Saint Cirq, sa tante ».

Elle fut l’héritière universelle de Dame de JAVEL, sa sœur.

Dame Marie Antoinette de PUIMISSON décéda le 8 mai 1743 à l’âge de 63 ans.

 

4ème génération.

Antoine VIDAL de Lapize, sgr de La Pannonie, Saint Projet, Laval, le Bastit, Auzac et Hugounoux, naquit à Gourdon le 3 avril 1722.

Il épousa le 8 novembre 1750 Delle DARNIS Anne, seigneuresse de Gigouzac, fille de Georges Timoléon, président de la Cour des Aides de Montauban, sgr de Gigouzac et de Anne DESPLAS [8]. Par ce mariage, la terre de Gigouzac passe aux VIDAL de Lapize.

Antoine VIDAL de Lapize était nommé « le Père des Pauvres ».

Anne DARNIS mourut le 31 mars 1780, âgée d’environ 49 ans et fut inhumée dans l’église de La Pannonie.

Antoine VIDAL de Lapize fit construire en 1765 la façade exposée au midi qui est maintenant la plus importante du château.

Antoine VIDAL de Lapize possédait à Saint Céré une maison qu’il vendit en 1780 à M. de MARBOT. Celui-ci n’en jouit pas longtemps car vers 1790, elle fut confisquée et déclarée propriété nationale parce que l’acte de vente avait été passé sous seings privés et que le vendeur avait émigré avant de ratifier devant le notaire (mémoire du Gal de MARBOT).

 

Par un acte du 7 novembre 1781, Antoine VIDAL de Lapize concède à Jacques Rigal CAULET, écuyer, seigneur de Baussac, l’usufruit du château de Saint Projet estimé à 67000 livres, moyennant la rente annuelle de 2352 livres.

Du mariage de Antoine VIDAL de Lapize et Anne DARNIS vinrent 16 enfants parmi lesquels :

1°- Jean VIDAL de Lapize, né 2.6.1752, parrain Jean VIDAL de Lapize, aïeul, sgr de St Projet et autres ; marraine dame Anne DESPLAS, aïeule mat. Jean décède le 13 décembre 1753.

2° - Jeanne Marie Henriette VIDAL de Lapize, née le 20 mai 1754, parrain messire Henri DESPLAS, grand oncle, de Cahors, pour lui Jean Pierre DESPLAS, prêtre de la cathédrale de Cahors, marraine Delle VIDAL de Lapize, qui signe, grand-tante. Elle épousa le 23 août 1777 messire Jean Henri du LION, sgr de Gasques, fils de feu messire Pierre du LION et feue dame Justine de PONS, habitant le château de Gasques, diocèse de Cahors. Le mariage fur célébré par l’abbé VIDAL de Lapize, prieur curé de Montfaucon. Parmi les témoins : messire Antoine de GRANSAULT, conseiller du roi au sénéchal de Gourdon et BONNASSIES, notaire royal de Gramat.

M. du LION émigra à la Révolution avec son beau père et ses deux beaux-frères.

Jeanne Marie Henriette VIDAL de Lapize, épouse du LION, divorça pendant l’absence de son mari émigré, comme en témoigne une pétition aux Citoyens administrateurs de Cahors de « Jeanne Henriette VIDAL de Lapize, épouse divorcée de noble du LION de Gasques ». Elle se remarie avec le sieur BOUZERAN, ainsi qu’il en résulte d’une procuration du 4 ventôse an 2.

3° - Hugues François Amable VIDAL de Lapize, né le 19 avril 1755, parrain Hugues François VIDAL de Lapize, qui signe, oncle, sr de la Cayrouse , marraine Dlle Françoise Rose DARNIS, qui signe, tante mat. Hugues François VIDAL de Lapize, de Saint Projet, habitait le château de Laval. Il était capitaine au régiment de Dragons et avait acheté sa compagnie 47000 livres.

Il prit part à l’assemblée des sénéchaussées du Quercy pour l’élection des députés aux Etats généraux en 1789 sous cette rubrique « de Lapize, capitaine dans Dauphiné, ordre de la noblesse ».

Il émigra au moment de la Révolution pour se rendre à l’armée du prince de Condé, ayant quitté la France le 24 décembre 1791, il rejoignit l’armée des Princes le 3 août 1792. « Depuis ce temps, il a servi sans interruption sous nos ordres ayant fait la campagne de 1792, 1793, 1794 dans la cavalerie noble des Dragons de Jarnac et celles de 1795, 1796, 1797 comme capitaine au régiment des Dragons de Clermont Tonnerre. Blessé d’un coup de feu à la partie supérieure de la cuisse droite au combat de Kemlach le 13 août 1796. Il s’est conduit avec honneur donnant les meilleurs exemples et se distinguant dans toutes les occasions par son zèle et par son courage » Certificat du 24 mars 1801, signé : Louis Joseph de BOURBON.

Il fut nommé major le 5 janvier 1797 et chevalier de St Louis le 2 avril 1817.

 

Il avait eu à Paris une éducation des plus distinguées, cultivant les beaux-arts et les belles lettres, sans oublier l’escrime et l’équitation, où il excellait. Son protecteur et mentor à Paris était M. CAULET, grand ami de son père, et qui fournit à celui-ci une foule de plans pour la construction de la façade actuelle du château et les meubles du grand salon.

Hugues François VIDAL de Lapize mourut des suites d’une chute de cheval et fut inhumé à La Pannonie le 29 juin 1832.

 Antoine VIDAL de Lapize, d’Auzac, né le 22 décembre 1757, parrain messire Antoine de LANOUAILLE, oncle maternel, qui signe, de Saint Léonard en Limousin [9], marraine dame Marie Magdeleine VIDAL de Lapize, qui signe, tante, épouse de M. de JAVEL.

Il épousa Delle DARNIS, sa tante maternelle.

Il entra au régiment de la Fère en 1772 et devint officier en 1773 et capitaine en 1784.

Il prit part à la conquête de la Corse.

Il assista à l’Assemblée des sénéchaussées du Quercy pour l’élection des députés aux Etats Généraux de 1789 sous cette mention  « d’Auzac, de Lapize de La Pannonie, procureur fondé de M. de Lapize de la Pannonie, son père ».

Il émigra en 1791 et rejoignit immédiatement l’armée de Condé. Blessé au combat de Kemlach le 13 août 1793, il fut fait chevalier de Saint Louis le 17 août 1797 (Brevet de Joseph de BOURDON, daté de Holzhausen), enfin major le 22 décembre 1797.

Un certificat d’amnistie du 20 vendémiaire An 2 le concerne.

Il mourut le 23 août 1843 et fut inhumé dans l’église de La Pannonie.

5° - Jeanne Marie VIDAL de Lapize, née le 10 avril 1759, parrain, de CAORS Jean Joseph, qui signe, sgr de la Sarladie, marraine Dlle Marie Jeanne DARNIS, qui signe, tante maternelle. Elle mourut le 28 mai 1763.

6° - Pierre François VIDAL de Lapize, né le 21 décembre 1761, parrain, Pierre VIDAL de Lapize, sgr de la Salvate, grand oncle paternel, marraine Dame Thérèse DARNIS, qui signe, tante maternelle.

Le 31 décembre 1781, Pierre François VIDAL de Lapize avait été pourvu de la chapellenie de Ste Quitanie (Quitterie ?) desserviable dans l’église de Montpezat, diocèse de Cahors, par ses tantes maternelles, chapellenie vacante par démission de noble Guillaume DEPLAS, clerc tonsuré.

Le 18 septembre 1782 à Saint Céré, étant acolyte, il fut pourvu de la chapellenie de Cances, desserviable dans l’église paroissiale de Saint Céré, par son père Antoine VIDAL de Lapize, ladite chapellenie vacante par le décès de messire de GOZON d’Ays, curé de Loubressac, dernier titulaire.

Maître des études en Sorbonne en 1783. Bachelier en théologie en Sorbonne et diacre en 1784. Il devint plus tard grand chantre du Vigan près Gourdon. De là il fut à Paris, et étant attaché à la communauté des Pères qui desservait la paroisse de Saint Sulpice, il en prit le titre de vicaire.

Il se trouvait aux Carmes lors du massacre du 2 septembre et il ne parvint à s’échapper que couvert de blessures et percé de plusieurs coups de sabre et de baïonnettes. Il passa alors en Angleterre et servit comme aumônier dans le Corps de monseigneur le Prince de ROHAN ou à l’armée de Condé, qu’il ne quitta qu’à son licenciement. Il rentra alors en France et dut se rendre d’abord à Valence, dans la Drôme (Certificat d’amnistie du 10 germinal An 2, pour l’abbé de la Pannonie, en résidence à Valence).

Il devint ensuite chanoine à Cahors et y mourut le 15 décembre 1835, âge de 75 ans, où il fut enterré.

7° - Marie Agnès VIDAL de Lapize, née le 1 juillet 1763, parrain Pierre Sylvestre BONNIFONS, sgr de Goujounac, qui signe, oncle maternel, marraine Agnès VIDAL de Lapize, tante.

  Marie Thérèse VIDAL de Lapize, née le 5 septembre 1764, parrain Antoine VIDAL de Lapize, sieur de Villemur, grand oncle, pour lui Pierre Sylvestre BONNIFONS, qui signe, sgr de Goujounac, marraine Marie Jeanne Henriette VIDAL de Lapize qui signe, sœur.

9° - Henriette Agnès VIDAL de Lapize naquit en 1765. Elle épousa, âgée de 24 ans le 22 novembre 1789 messire Jean Baptiste de la BARRIERE. Le mariage fut célébré par l’abbé de Lapize, prêtre délégué à la chapelle de la Pannonie. Témoins : messire Pierre Louis d’AUZIERS, de Saint Céré et Antoine VIDAL de Lapize, de Lunegarde. M. de la BARRIERE ou LABARRIERE était fils de messire Pierre de la BARRIERE, seigneur de Bournazal et de feue Dame Louise Claire de BELHOMME. Il était âgé de 29 ans.

10° - Marie Jeanne VIDAL de Lapize, née le 20 juin 1766, parrain Messire Jean Marc DESPLAS, seigneur de Carriol, qui signe, grand oncle, habitant Cahors, marraine Marie VIDAL de Lapize de la Sarladie, qui signe, tante.

Marie Jeanne VIDAL de Lapize hérita de sa tante maternelle, qui n’eut pas d’enfants. « Testament de Jeanne Marie DARNIS épouse de M. BONNIFONS de Goujounac, sgr dudit Goujounac, habitant le dit château en Quercy qui lègue cinq cents francs à l’hospice de Grenade et fait sa légataire universelle Marie Jeanne VIDAL de Lapize, de Gigouzac, sa nièce ». Dlle DARNIS de Goujounac avait elle-même hérité de son mari qui avait testé le 19 septembre 1791 en léguant à sa veuve toute sa fortune (Testament fait à Toulouse et déposé à Grenade en Haute Garonne).

Pendant la Terreur, Marie Jeanne VIDAL de Lapize fut enfermée dans la prison de la Daurade à Cahors et partagea le sort de sa sœur Marie Thérèse.

Elle mourut et fut inhumée à la Pannonie le 2 août 1857, âgée de 91 ans.

11° - Marie Thérèse VIDAL de Lapize naquit en 1768. Emprisonnée pendant la Terreur avec sa sœur Marie Jeanne dans la prison de la Daurade, elle fut délivrée le 25 mai 1793, An 2 de la République.

12° - Marie Anne Angèle VIDAL de Lapize naquit le 2 décembre 1769, parrain noble messire de GOZON d’Ays, pour lui Pierre VERNET, qui signe, de Reilhaguet, marraine dame Anne DESPLAS, aïeule maternelle, qui signe. Elle mourut le 1 juin 1773 et fut inhumée à la Pannonie.

13° - Joseph Valentin VIDAL de Lapize, naquit le 21 avril 1771, parrain Joseph Valentin MOSTOLAC, chevalier de Saint Louis, oncle maternel, pour lui Pons LACOSTE, qui signe, du lieu, marraine Agnès VIDAL de Lapize, sœur, qui signe. Il mourut le 20 novembre 1773 et fut inhumé dans l’église de La Pannonie.

14° - Antoine Louis VIDAL de Lapize naquit la 7 février 1777, parrain Antoine Louis VIDAL de Lapize, qui signe, cousin germain, de Lunegarde, marraine noble dame Antoinette Marie de QUATREFONS de Lamothe, épouse de M. Rigal CAULET, sieur de Baussac. Antoine Louis VIDAL de Lapize fut appelé communément dans sa jeunesse M. de Laval. Il épousa en 1827 Dlle Marie Christine Zélia d’ESTRESSE, âgée de 22 ans, de Paunac, près Martel, fille de Messire Arnaud d’ESTRESSE de Lespinat, chevalier de Saint Louis, chef d’escadron en retraite et de Dame Marie COLMET de Labeau.

Après son mariage il fut connu sous le nom de M. de Saint Cyr.

Au moment de la Révolution, étant trop jeune pour émigrer, il reste à Cahors.

Madame de La Pannonie, née d’ESTRESSE mourut à La Pannonie le 10 mai 1868 et fut enterré dans le cimetière. Elle était âgée de 63 ans. Quant à Antoine Louis, il mourut à La Pannonie le 5 février 1870, âgé de 93 ans. [10]

 

5ème génération.

Du mariage de Antoine Louis VIDAL de Lapize et Marie Christine Zélia d’ESTRESSE vinrent :

1° - Arnaud Ferdinand Marie VIDAL de Lapize, baptisé le 18 décembre 1827, parrain Arnaud d’ESTRESSE, marraine Marie Thérèse VIDAL de Lapize de La Pannonie, sa tante. Il mourut à l’âge de 16 mois.

2° - Philomène VIDAL de Lapize, morte à 13 ans.

3° - Marie Louis Charles VIDAL de Lapize, de La Pannonie qui suit.

4° - Marie Thérèse VIDAL de Lapize, de Saint Cyr, née le 26 novembre 1839, parrain Dieudonné de GOZON, marraine Marie VIDAL de Lapize, de La Pannonie. Elle épousa le 11 octobre 1857 Pierre Joseph de LACHEZE, avocat à Martel, fils de Pierre Joseph Julien de LACHEZE, Murel et de Dame Marie Angélique LAVERGNE de Juliac. Présents : Auguste de LABARRIERE, baron d’Auziers. Elle mourut à Martel le 18 janvier 1861, sans laisser de postérité.

5° - Marguerite Blanche Marie VIDAL de Lapize, de La Pannonie, née le 22 juillet 1844, parrain Antoine de MOSTOLAC, marraine Marie Françoise Philomène de Lapize. Elle épousa le 6 novembre 1865 Joseph Victor Eugène Gabriel de CONQUANS, CAYREGUES. Elle n’eut pas d’enfants.

 

6ème génération.

Marie Louis Charles VIDAL de Lapize de La Pannonie naquit le 3 mai 1838, parrain Charles COLMET de Labeau, marraine Marie VIDAL de Lapize, de Gigouzac, sa tante.

Il fut le dernier rejeton mâle de la branche des VIDAL de Lapize, de La Pannonie. La branche aînée s’étant éteinte dans sa descendance mâle avec Joseph et Ambroise VIDAL de Lapize, de Lunegarde.

Il épousa le 8 juin 1865 Marie Astérie de SARRET fille du comte de SARRET (branche cadette des SARRET d’Auvergne) habitant Aurillac et de Félicie de MOUCHAT de St Eman

Il restaura en partie le château : la toiture, l’escalier, le grand salon, le vestibule, la salle à manger, la terrasse et fit de grands travaux soit pour agrandir le parc, soit pour amener les eaux des plateaux de la Mégencerie.

 

7ème génération.

Du mariage  de Marie Louis Charles VIDAL de Lapize, de La Pannonie et de Marie Astérie de SARRET vinrent :

1° - Marie Thérèse Eugénie VIDAL de Lapize née le 7 juin 1866, parrain Louis Antoine VIDAL de Lapize, aïeul, marraine Eugénie de ROBERVILLE veuve de M. de MOUCHAT de St Eman, arrière grand-mère maternelle représentée par sa fille la comtesse de SARRET, aïeule. Elle épousa le 9 juin 1886 Marie Joseph Félix de SAINT VINCENT – Brassac et de Pulchérie de FABRE de Latude, d’une famille originaire du Gard et fixée à Toulouse depuis le commencement du siècle, dont

-         Marie Joseph Louis qui épousa Madeleine de RIVAL – Mazères

-         Marie Joseph Charles qui épousa Simone de CHARNACÉ

2° - Jeanne Gabrielle Marie VIDAL de Lapize née le 11 janvier 1868, parrain Géraud Gabriel Ernest, comte de SARRET, aïeul, marraine Marie Christine Zélia née d’ESTRESSE, aïeule. Elle épousa le 10 septembre 1889 Gorges VIALETTES, baron de Mortarieu, originaire de Montauban et fixée à Toulouse depuis de longues années.

3° - Félicie Marie Astérie Marguerite VIDAL de Lapize née le 7 février  1872. Elle épousa le 23 novembre 1898 Joseph de BOISFLEURY (Marie Edouard), lieutenant au 15ème Dragons, d’une famille originaire de l’Ile de France, fixée en Bretagne au XVIIè siècle.

 

Avec Marie Louis Charles VIDAL de Lapize, sans descendance mâle, se termine la présence des VIDAL de Lapize de La Pannonie. Depuis lors ce sont les descendants de Marie Joseph Charles de SAINT VINCENT qui occupent toujours les lieux, avec beaucoup de courage.

 

Tirés de la collection de cachets armoriés de M COMBE DE PATRIS aux A.D de l’Aveyron, voici les armoiries d’un couple SAINT VINCENT, VIDAL de Lapize. Deux écus accolés de forme moderne :

- de gueules au dextrochère armé, orné de trois bracelets d’azur, tenant une épée haute du même, soutenant une couronne de laurier d’or, qui est de SAINT VINCENT

- d’or ou d’argent à la bande de gueules, à la bordure de sable chargée de sept étoiles d’or ou d’argent qui est de VIDAL de Lapize.

Un tortil de baron timbre ces deux écus.

 

Dessin Jacques POULET [ARHFA 258].

 


Le château de La Pannonie à la Révolution

 

Au commencement de la Révolution, le château et la terre furent confisqués comme biens nationaux.

Le rachat de la terre et du château eut lieu le 22 messidor An IV par Marie VIDAL de Lapize et sa sœur Marie Thérèse, moyennant la somme de 205 015 francs.

 

En 1791, tous les tenanciers et vassaux du seigneur de la Pannonie s’étaient portés au château. Tout le « Padouan » était envahi par la multitude des paysans des environs qui demandaient que ledit seigneur renonçât à ses droits et prérogatives. C’est de cette époque que date l’enlèvement de la rampe d’escalier en fer forgé, des balcons, des barres de fer des croisées et du plomb des toitures. Le tout fut porté à Gourdon. M. de la Pannonie fut tellement effrayé qu’il partit pour Cahors avec ses enfants et laissant dans cette ville ses deux filles et son jeune fils Antoine encore en bas âge, il se hâta de gagner l’Espagne et de rejoindre ensuite l’armée des Princes avec ses deux fils.

Naturellement la terre et le château furent enviés par plusieurs acquéreurs, nouveaux riches ou privilégiés du régime, lesquels déposèrent des soumissions d’acquérir : le 23 floréal An 2, par le citoyen CLEDEL, le même jour par le citoyen MOYSEN d’Espédaillac, le même jour encore par le citoyen AGAR, de Mercuès, et encore le même jour par Marie VIDAL de Lapize de La Pannonie.

Marie VIDAL de Lapize de La Pannonie, dont le vœu le plus cher était de rentrer en possession de tous les biens confisqués de sa famille, déposa une nouvelle soumission le 14 prairial An IV, pour la maison de Cahors appartenant au VIDAL de Lapize, de Laval, émigré.

Finalement, les deux sœurs Marie VIDAL de Lapize et Marie Thérèse VIDAL de Lapize, qui n’avaient pas émigré, mais qui furent toutes deux en réclusion à la Daurade à Cahors pendant la Terreur, devinrent acquéreurs de la terre et du château pour la somme indiquée ci-dessus et pour la maison de Cahors pour 24 264 francs. Pour payer toutes ces sommes, les « Tantes de la Pannonie » durent revendre la maison de famille de Cahors, ainsi que toute l’argenterie et tous les bijoux cachés dans la château.

 

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Les origines de La Pannonie.

 

Le chanoine ALBE dans les possessions d’Obazine, cite le lieu de la Panhiona. Il est aussi question de la Pannonie dans deux actes de 1304, vente de rente due sur la grange de la Pannonie appartenant aux Religieux d’Obazine, et en 1315, arrentement de terre située aux « appartenances et tènemens »  de la grange de La Pannonie.

L’abbé LACOSTE, (Toponymie du haut et bas Quercy, 1913 ; réed. Quercy Recherche, 2002, 482 p.), voyait l’origine du nom dans le bas-latin « Panaguim », qui serait que le droit de mener les porcs à la glandée, dans les bois seigneuriaux. « Panaguim » aurait donné « panage » dans l’ancien français.

Après la Guerre de Cent ans, la Pannonie fut arrentée à la famille de La GRANGE. Les La GRANGE étaient des marchands de Rocamadour, dénommés également Carrette ou la Charette.

Les La GRANGE se trouvaient encore à La Pannonie à la fin du XVIè siècle. Leur fortune leur permit d’acquérir de vastes domaines, s’allier à de puissantes familles et finalement devenir possesseurs de titres de noblesse.

En 1449, Pierre de La GRANGE, dit Carrette, marchand et bourgeois de Rocamadour, procureur fondé du baron de Gramat, prenait l’arrentement de l’entière paroisse de Saint Cyr (Saint Cyr et la Pannonie formèrent une seule paroisse jusqu’à la Révolution), de La Grange de La Pannonie et des terres appelées la Salvate sur Couzou.

Dès lors, il apparaît logique d’admettre que ce Pierre de La GRANGE ait fait bâtir une maison ou un repaire sur le sol de La Pannonie, sol plus accessible que le fort de Saint Cyr, lequel d’ailleurs devait menacer ruine, et dont il fait reconnaissance à l’abbé d’Obazine le 23 mars 1458.

Pierre avait épousé Marquèze de BRILIO (DEBRUELH), héritière de la terre de Bonal. Il vivait encore en 1509, témoin dans une transaction de son fils Pierre II.

Un Guillaume de La GRANGE, possesseur de la terre de La Pannonie et de plusieurs fiefs à Issendolus, se maria en secondes noces avec Almodis FOUILHAC, fille de Jean ; leurs descendants acquirent la terre de Floirac et en prirent le nom (LACOSTE, Histoire Générale du Quercy, tome IV).

 

 

Extrait de la carte de CASSINI

 

Pierre II est dit seigneur de Bonal, de Sérignac et de Rouffilhac, dans le contrat de mariage (passé devant COMBES, notaire à Lavercantière le 29 mai 1528), de son fils Micheau avec Marquèze de GOURDON, fille de Jean, seigneur de Lavercantière, et de Jeanne, de THEMINES.

Ce Micheau (Michel), mari de Marquèze de GOURDON, est appelé noble Michel de La GRANGE, dit Carrette, bourgeois de Rocamadour, seigneur de Rouffilhac, dans deux actes d’afferme de 1536 et 1537, et en 1538, on lui donne le titre de seigneur de Rouffilhac, d’Espédaillac et de La Pannonie, dans le contrat de mariage de sa fille Anne, avec Antoine de VASSAL, fils du seigneur de Nozac. En 1546, il obtient l’autorisation de l’abbé d’Obazine de faire édifier « au repaire de La Pannonie, des tours cannonières, créneaux et autres forteresses pour sa défense ». Tous ces ouvrages furent certainement exécutés, bien que les tours aient disparu, il reste des traces d’arrachement des pierres de ces tours.

Michel de La GRANGE reconnaît en 1560, au même abbé d’Obazine, l’entière possession de Saint Cyr d’Alzou, la Grange de La Pannonie, les terres de la Salvate et certaines autres terres aux Alix (Bibliothèque de Cahors, fonds GREIL). Vers la même époque, il reconnaît également tenir et posséder de toute ancienneté du seigneur, abbé d’Obazine, deux champs ou pièces de terre, joignant l’un à l’autre, situés au territoire de la Majansine, près le repaire de La Pannonie (Bibliothèque de Cahors, fonds GREIL).

Michel teste le 27 août 1560 et sa femme le 23 août 1563.

Son fils Pierre fut l’auteur de la branche de Rouffilhac, il avait épousé en troisièmes noces noble Jeanne de VALON (A.D. du Lot, B 214).

Son autre fils, Jean, seigneur d’Espédaillac, de la Salvate, du Mont Sainte Marie les Alix et autres places, hérita de la seigneurie de Lavercantière ; il devint alors la tige des LAGRANGE - GOURDON-LAVERCANTIERE. Il fut viguier royal de Figeac en 1563 (AD du Lot, F 41).

Son frère, Flotard de LA GRANGE, fut institué héritier de sa mère, Marquèze de GOURDON, par testament du 31 août 1563. Il épousa Marguerite du BOSQUET. Il devint seul seigneur de La Pannonie et de ses annexes, comme le mentionne un acte du 18 janvier 1606 (A.D. du Lot, F 447).

Guinot LA GRANGE, autre fils de Michel, teste le 28 mars 1599 et fait héritier Jean Magdelon de LA GRANGE, seigneur de La Pannonie, son neveu.

Jean Magdelon, fils de Flotard, épousa par contrat de mariage du 22 novembre 1622, Charlotte de GOZON de VALON (L. de VALON, généalogie de VALON). C’est lui, d’après LACABANE (fonds LACABANE, A.D. du Lot, série F), qui aurait fait construire l’église de La Pannonie, celle de Saint Cyr, menaçant ruine.

Le 20 mai 1635, l’abbé d’Obazine baille au dit sieur de LA GRANGE la rente qui lui était due sur les tènements de La Pannonie, la Salvate et sa portion du tènement de la Mégencerie avec justice haute, moyenne et basse, sous l’hommage d’une paire de gants à chaque mutation de seigneur et de vassal. Le dit seigneur abbé consent que le contrat d’achat des dites rentes du 26 janvier 1564 porte son plein effet pour le regard des quotités des dites rentes et du 12 juin 1637 une rectification des cette transaction.

Jean Magdelon de LA GRANGE mourut en 1655.

Durant sa vie, en 1650, 1651 et 1652, les fruits de la terre de La Pannonie étaient affermés 4 681 livres (A.D. du Lot, F 518).

Du mariage de Jean Magdelon de LA GRANGE et Charlotte de GOZON naquirent François, Louis, et autre Louis.

François de LA GRANGE, seigneur de La Pannonie, épousa le 24 avril 1650 Jacqueline de LASCAZES de Roquefort.

Son fils aîné Jean de LA GRANGE, seigneur de La Pannonie, eut tous ses biens saisis le 13 septembre 1656, son père étant criblé de dettes (AD du Lot, F 447).

Quelques années après la saisie des biens de François et Jean de La GRANGE, l’abbé d’Obazine fit dresser le cadastre de La Pannonie. Ce travail fut achevé le 15 avril 1665. Ledit lieu et taillable était d’une « contenance de 2 017 sesterées, deux punières de terre à la mesure et aunage de Rocamadour » [11].

En résumé ; les LAGRANGE, marchands de Rocamadour au XIVè siècle, devinrent bourgeois puis nobles. Grâce à leurs alliances, ils formèrent les branches de :

LAGRANGE – FLOIRAC (XVè s.)

LAGRANGE – GOURDON

LAGRANGE – LAVERTANCIERE (1528)

LAGRANGE – LA PANNONIE (1563)

 

La Pannonie passa ensuite dans les mains des VIDAL de Lapize.

 



[1] - N du R. Les BOUZON sont issus d’une famille établie anciennement à Carlucet, dont plusieurs membres ont été lieutenants criminels au Sénéchal de Gourdon.

[2]  - N du R. Des VIDAL de LAPIZE qualifiés de seigneurs ou sieurs de la Jonquière sont établis sur la paroisse de Monfaucon au domaine de Vernel. On peut suivre une grande partie de leur descendance avec les registres paroissiaux de cette paroisse et les actes notariés.

[3] - N du R. Minutes du notaire MURAT de Lunegarde : 27.03.1677, M.M. Raymond de MEJA, avocat et Louis de MEJA, aussi avocat, père et fils, habitant Marcilhac, ont reçu de M. Pierre VIDAL de Lapize, de Lunegarde pour la constitution faite à Dlle Anne VIDAL de Lapize, sa fille, contrat de mariage avec ledit sr de MEJA (relevé de Marie VERTUT [ARHFA 337]).

[4] - N. du R. :Patrick FERTÉ dans «Répertoire géographique des étudiants du Midi de la France (1561-1793) », tome II, Cahors, éd. Presses de l’Université des Sciences Sociales de Toulouse, 2004, cite à Gourdon : Pierre VIDAL de Lapize de La Pannonie, Cahors, bachelier en droit, 28.06.1691, licencié de droit in utroque, 04.06.1692 ; Jean VIDAL de Lapize de La Pannonie, Cahors, baccalauréat de droit in utroque par bénéfice d’âge, 07.09.1714, licencié de droit in utroque par bénéfice d’âge, 12.03.1720, devenu lieutenant général au siège de Gourdon, garde des sceaux au Parlement de Toulouse (1731), anobli, puis Antoine VIDAL de Lapize, de Laval, fils de Jean et de Marie de PUYMISSON, diplômé de droit, Paris, 1740, devenu seigneur de Laval, La Pannonie et autres lieux, 1755. Ceci permet d’apprécier le niveau d’études des VIDAL de Lapize de La Pannonie.

[5] - N du R. : La Salvate est un lieu de la paroisse de Couzou.

[6]  - N. du R. : dans les registres paroissiaux de La Pannonie le mariage a lieu le 16.02.1744.

[7] - N. du R. : dans les registres paroissiaux de La Pannonie, la date est 13.02.1752.

[8]  - N. du R. : les mentions de signature dans les actes qui suivent sont celles des registres paroissiaux.

[9]  - N du R. Antoine de LANOUAILLE  fils de Joseph et dame de SARNES Marguerite, de Saint Léonard en Limousin avait épousé le 22 septembre 1775 à La Pannonie Françoise Rose DARNIS fille de feu Georges Timoléon et dame DESPLAS Anne, habitant Montauban. Témoins : VIDAL de Lapize Antoine, qui signe, sr de Laval, VIDAL de Lapize Hugues François, sr de la Cayrouse, qui signe, Joseph de CAORS de la Sarladie, qui signe.

[10] - N. du R. : ni dans les documents de Jean CALMON, ni dans les registres paroissiaux, ne sont indiqués les deux autres enfants sur les 16 annoncés du couple Antoine VIDAL de Lapize et DARNIS Anne.

[11]  - N du R. : bibliographie du Lot, par Jean CALMON : La Pannonie, article 3331 : cadastre du lieu et dépendances du taillable de La Pannonie en Quercy fait par nous Jean CALLE, habitant le village del Calle (Calès) et Pierre SARNEL, notaire, de Rocamadour…. 20 février 1670. Bibliothèque de Cahors. Fonds GREIL, 285.